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La résilience dans la construction – le risque climatique physique

Grâce à une approche proactive de l’atténuation des risques et de l’adaptation, les entreprises du secteur de la construction peuvent renforcer leur résilience face aux risques actuels et émergents liés au climat.

Le secteur de la construction a un rôle essentiel à jouer dans l’atténuation du changement climatique et la construction d’un avenir durable. Cependant, le secteur est aussi particulièrement vulnérable aux répercussions du changement climatique et aux risques qui y sont liés. Grâce à une approche proactive de l’atténuation des risques et de l’adaptation, les entreprises du secteur de la construction peuvent renforcer leur résilience face aux risques actuels et émergents liés au climat.

Comprendre le risque

Le changement climatique est un risque mondial majeur à court, moyen et long terme, avec des répercussions directes et indirectes considérables pour le secteur de la construction.

Le Rapport sur les risques mondiaux de 2024 du Forum économique mondial, publié en partenariat avec Marsh McLennan, place les « catastrophes naturelles et conditions météorologiques extrêmes » au deuxième rang des risques les plus graves au cours des deux prochaines années, juste derrière la crise du coût de la vie, et identifie « l’incapacité à atténuer le changement climatique » comme le risque le plus important au cours de la prochaine décennie.

En ce qui concerne les risques particuliers liés au changement climatique, l’analyse de Marsh McLennan montre que le nombre d’inondations catastrophiques a augmenté de 181 % dans le monde depuis les années 1980.

D’ici 2030, il pourrait y avoir quatre fois plus d’épisodes caniculaires, deux fois plus de sécheresses et les tempêtes de pluie extrêmes pourraient augmenter de 50 %, selon le Groupe intergouvernemental sur les changements climatiques.

Les répercussions sur la construction

Des études démontrent que chaque année, les événements météorologiques défavorables (comme les inondations et les chutes de neige) retardent 45 % des projets de construction à l’échelle mondiale, ce qui représente des milliards de dollars en dépenses supplémentaires et en pertes de revenus. De plus, pour chaque hausse de 1 ºC des températures au-delà de 28 ºC, la productivité des travailleurs de la construction peut diminuer de 57 %, selon un rapport de l’Air Force Institute of Technology.

Les entreprises de construction peuvent également faire face à des risques inconnus liés au changement climatique dans leurs chaînes d’approvisionnement. Les fournisseurs situés dans des zones exposées aux risques climatiques peuvent subir des dommages physiques à leurs installations, à leurs réseaux de transport ou à leur infrastructure. Cela peut entraîner des retards importants dans la livraison de matériaux et d’équipement, ce qui a une incidence sur les projets de construction.

En plus d’avoir une incidence sur la disponibilité des marchandises, le changement climatique peut avoir des répercussions sur l’infrastructure dont dépendent les chaînes d’approvisionnement. Par exemple, en octobre 2023, les niveaux d’eau le long du Mississippi ont chuté de plus de 3 mètres (11 pieds) par rapport à ceux enregistrés l’année précédente, suite à un épisode de sécheresse qui a frappé la région, obligeant les barges à transporter moins de poids afin de rester plus haut dans l’eau.

Comme plus de mille milliards de livres de marchandises, dont de l’aluminium, du charbon, de l’acier, du soja, du maïs, de la nourriture pour animaux, du coke, du sable et du gravier, du pétrole, des engrais, du sel et de l’alcool, transitent chaque année par le Mississippi et les rivières qui l’alimentent, cela a entraîné des retards dans l’arrivée des marchandises et des hausses de coûts dans de nombreux secteurs, y compris celui de la construction.

S’adapter au changement climatique et atténuer les risques liés au climat

Les entreprises de construction doivent envisager la modélisation des risques tout au long du cycle de vie du projet. Cela permettra non seulement de mettre en évidence les risques susceptibles d’entraîner des retards et des dommages pendant les travaux, mais aussi de promouvoir des constructions résistantes aux risques liés au climat et prêtes pour l’avenir. La modélisation des risques consiste à analyser les données climatiques historiques, les projections climatiques futures et les facteurs propres à la construction afin d’évaluer l’incidence potentielle du changement climatique sur les projets. Les entreprises de construction peuvent s’appuyer sur les résultats de la modélisation des risques pour élaborer des stratégies visant à minimiser les vulnérabilités et à renforcer leur résilience.

Un autre aspect essentiel de l’atténuation des risques est la planification des interventions d’urgence. Les entreprises de construction doivent élaborer des plans complets d’intervention en cas d’urgence qui décrivent les procédures à suivre en cas de phénomènes météorologiques extrêmes ou d’autres urgences liées au climat. Il s’agit notamment d’établir des protocoles de communication, des plans d’évacuation et des mesures d’urgence afin de minimiser les répercussions de tels événements sur les projets de construction et d’assurer la sécurité des travailleurs.

Pour gérer les risques liés au changement climatique dans leurs chaînes d’approvisionnement, les entreprises de construction doivent effectuer des évaluations approfondies des risques de leurs fournisseurs. Il s’agit d’identifier les fournisseurs situés dans des zones à haut risque et d’évaluer leur résilience face aux dangers liés au climat. De plus, les entreprises de construction peuvent envisager de souscrire une assurance de la chaîne d’approvisionnement pour se protéger contre les perturbations potentielles causées par les effets du changement climatique sur les fournisseurs.

Puisque le changement climatique présente des risques non seulement pour les biens matériels, mais aussi pour la main-d’œuvre, les entreprises de construction doivent accorder la priorité aux avantages sociaux et au bien-être de leurs employés. Il s’agit notamment de fournir aux travailleurs de la formation et des ressources sur les risques liés au climat et les mesures de sécurité. La préservation des revenus est l’un des principaux aspects de la protection des employés. Bon nombre de travailleurs du secteur de la construction sont exposés de façon explicite à l’évolution des conditions météorologiques liées au changement climatique. La protection des revenus lorsqu’il fait trop chaud ou trop humide pour permettre aux employés de travailler peut s’avérer essentielle pour promouvoir la viabilité à long terme de l’entreprise et du projet.

Les entreprises de construction doivent explorer les moyens de contribuer aux efforts de planification de l’adaptation des communautés. Les premières étapes consistent à étudier les répercussions du changement climatique dans une région et à comprendre comment la communauté s’adapte à ces changements. Cette information peut être utilisée pour la gestion des risques et le plan de continuité des activités de l’entreprise. Elle peut également servir à trouver et à créer des voies pour soutenir l’adaptation de la communauté au changement climatique. En collaborant avec les autorités locales, les ONG et d’autres parties prenantes, les entreprises de construction peuvent participer à des initiatives visant à renforcer la résilience des communautés au changement climatique. Il peut s’agir de soutenir des projets d’infrastructure qui améliorent la résilience des communautés, de s’engager dans des partenariats publics-privés ou de participer à des programmes d’éducation et de sensibilisation des communautés.

Prochaines étapes

Il est essentiel que les responsables de la gestion des risques et de la résilience au sein des entreprises de construction se tiennent informés des outils et des stratégies en constante évolution dans le domaine de la gestion des risques climatiques. En plus de rendre l’entreprise plus résiliente, cela contribuera à la réussite à long terme du secteur de la construction face au changement climatique. Travaillez en collaboration avec vos conseillers pour vous tenir au courant de l’évolution du paysage des risques et des meilleures façons pour votre entreprise de les gérer.