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Gérer les risques dans le paysage des fusions et acquisitions au sein du secteur technologique

En comprenant, en identifiant et en surmontant ces défis, les investisseurs peuvent tirer profit du potentiel de croissance de ce secteur canadien en plein essor.

La grande expertise sectorielle du Canada et sa culture favorable à la recherche et au développement ont contribué à faire de Toronto le quatrième plus important centre de talents en technologie en Amérique du Nord. Et la récente contraction du secteur technologique à la suite de la vague de numérisation alimentée par la pandémie a entraîné une baisse des évaluations, ce qui représente une occasion unique pour les investisseurs désireux de participer à la croissance du secteur par le biais d’acquisitions stratégiques.

Les sociétés de capital-investissement et les acheteurs stratégiques souhaitent tirer parti des possibilités offertes par le secteur technologique canadien. Ils sont également très conscients des défis que pose ce secteur en évolution rapide, dans lequel le succès dépend souvent de la capacité à saisir les occasions offertes par l’innovation, tout en gérant les risques qui y sont associés.

Les réductions consécutives des taux des prêts au Canada, qui devraient se poursuivre, et une activité favorable aux transactions devraient contribuer à l’essor des fusions et acquisitions dans le secteur technologique. Cependant, les facteurs géopolitiques et les incertitudes entourant les élections de 2024 aux États-Unis et de 2025 au Canada pourraient accroître la prudence des acheteurs et influer sur cette tendance.

En comprenant, en identifiant et en surmontant ces défis, les investisseurs peuvent tirer profit du potentiel de croissance de ce secteur canadien en plein essor.

Les risques les plus préoccupants pour les entreprises de technologie sont les suivants :

Sécurité des données et protection des renseignements personnels

Conformité réglementaire

Risque lié à la réputation

Perte d’exploitation numérique

Erreurs et omissions en matière de technologie

Facteurs de risque ayant une incidence sur le secteur technologique canadien

Le secteur technologique continue d’évoluer à une vitesse fulgurante. L’intelligence artificielle (IA), les véhicules autonomes et d’autres innovations révolutionnent notre façon de vivre et de faire des affaires, et ont un impact profond bien au-delà du monde de la technologie. Mais ces développements révolutionnaires engendrent une multitude de nouveaux risques, en particulier pour les entreprises qui sont à la pointe des avancées, notamment :

  • Risques liés à l’IA générative. L’évolution fulgurante et continue et la mise en œuvre rapide de l’IA générative pourraient accroître l’exposition aux risques des entreprises de technologie. Une utilisation inadéquate de l’IA, des erreurs ou une mauvaise surveillance, par exemple, pourraient accroître le risque de cyberattaques. Les défaillances dans la conception de l’IA pourraient également accroître le risque d’erreurs et d’omissions et avoir une incidence sur les opérations. Bien que l’utilisation de l’IA devienne de plus en plus répandue, les assureurs au Canada n’ont pas encore de langage pour la prendre en charge, mais ils travaillent à résoudre ce problème.
  • Perte d’exploitation. Une dépendance accrue à l’égard de systèmes connectés signifie que même une simple panne de système peut avoir de graves conséquences, en empêchant l’accès aux données critiques et en perturbant les opérations. Par exemple, une mise à jour du logiciel CrowdStrike en juillet 2024 a provoqué des pannes pour des millions d’utilisateurs d’appareils Windows de Microsoft dans le monde entier, ce qui aurait contribué à des pertes financières directes totales d’environ 5,4 milliards de dollars américains uniquement pour les entreprises du classement Fortune 500. Plusieurs organisations se demandent comment mieux protéger leurs activités afin d’atténuer les répercussions d’incidents similaires.
  • Évolution de la surveillance réglementaire et de la gouvernance. À mesure que les risques évoluent et augmentent, les organismes de réglementation introduisent de nouvelles exigences et augmentent leur niveau de surveillance.

Une diligence raisonnable rigoureuse est essentielle dans les transactions liées à la technologie

Compte tenu des répercussions importantes de ces défis dynamiques, il est important que les acheteurs potentiels procèdent à un examen complet des déclarations des vendeurs. Cet examen doit s’inscrire dans le cadre d’un processus de diligence raisonnable rigoureux qui identifie les risques potentiels de la transaction, quantifie leur impact et détermine s’ils peuvent être acceptés. Un processus rigoureux de diligence raisonnable peut également aider les acheteurs à déterminer si le prix d’achat est approprié. 

Les acheteurs doivent prendre un certain nombre de mesures pour protéger leur transaction :

  • Examiner méticuleusement les stratégies de gestion et de transfert des risques des entreprises cibles.
  • Faire appel à un spécialiste externe des risques pour recenser les principaux risques assurables.
  • Mettre en œuvre un processus de diligence raisonnable solide qui aide à mettre en lumière les lacunes dans la stratégie d’achat d’assurance de l’entreprise cible.
  • Identifier tout changement prévisible dans les dépenses d’assurance.
  • Évaluer l’historique des pertes de l’entreprise cible.
  • Fournir une feuille de route des principales actions liées à l’assurance à effectuer avant et après la conclusion de la transaction.

Les entreprises de technologie proposent une vaste gamme de produits et de services complexes, allant des solutions de logiciel-service aux appareils intelligents, et couvrant de multiples secteurs. La variété de produits et de services proposés souligne la nécessité d’une diligence raisonnable approfondie pendant le processus d’acquisition. Les acheteurs peuvent bénéficier de conseils d’experts en matière de gestion et de transfert des risques, ainsi que de conseils juridiques, non seulement dans leur secteur d’activité d’origine, mais aussi dans tous les secteurs liés et desservis par l’entreprise cible. La cartographie de la chaîne d’approvisionnement numérique, les audits informatiques des services de soutien et les vérifications de cybersécurité, entre autres, peuvent aider les acheteurs à mieux comprendre les risques potentiels associés à la transaction.

En plus d’identifier les risques et les problèmes susceptibles de nuire à la transaction, voire de la faire échouer, un processus de diligence raisonnable complet permet aux acheteurs de quantifier les coûts potentiels pour remédier aux problèmes existants et d’investir dans la création de valeur après la transaction.

Considérations relatives au transfert de risques

Quantifier les risques de l’entreprise cible et s’assurer qu’elle dispose des bonnes garanties et de montants de garantie suffisants constituent un élément important de la stratégie de transfert des risques d’une organisation. Ne pas le faire peut entraîner la souscription d’une protection insuffisante, en particulier à la lumière de l’environnement inflationniste récent qui a eu une incidence sur les évaluations. Le processus de diligence raisonnable doit également prendre en compte les implications financières de l’augmentation des coûts d’assurance et la façon dont les réclamations en cours ainsi que les passifs historiques potentiels pourraient avoir une incidence sur les flux de revenus futurs de l’organisation.

Les acheteurs stratégiques doivent également étudier les possibilités d’intégrer l’entreprise cible dans leurs contrats d’assurance existants afin d’assurer une transition sans heurt après l’acquisition et de minimiser les lacunes ou les chevauchements de couverture dès le premier jour.

L’assurance responsabilité des déclarations et garanties continue d’être un outil omniprésent dans les cercles de fusions et acquisitions privés et sert à rationaliser les négociations entre les parties, à offrir un recours à l’acheteur lorsqu’il n’y a pas d’indemnisation du vendeur et à préserver les relations clés en cas de demande d’indemnisation après la conclusion de la transaction.

L’assurance responsabilité des déclarations et garanties a également été utilisée avec succès dans le cadre de transactions de type « take-private », qui sont de plus en plus nombreuses dans le secteur technologique. Un courtier d’assurances expérimenté peut aider les acheteurs à gérer les nuances et les obstacles, comme les divulgations incomplètes, qui pourraient avoir une incidence sur le processus de souscription. 

L’assurance responsabilité des déclarations et garanties peut aider à combler l’écart entre le désir de l’acheteur d’avoir un recours en cas de perte financière après la conclusion de la transaction en raison d’une violation des déclarations dans l’entente d’achat et le désir du vendeur de pouvoir se retirer proprement de l’affaire. 

La couverture des risques fiscaux a également été tactiquement déployée dans le cadre de transactions de fusion et d’acquisition technologiques afin de protéger l’acheteur contre un éventuel traitement fiscal défavorable des pertes d’exploitation nettes ou des crédits d’impôt acquis.

Le secteur de l’assurance prend également des mesures pour répondre aux besoins changeants du secteur technologique en proposant des offres novatrices visant à atténuer les risques physiques et pour les affaires. Le produit d’assurance Challenger and Disruptor Insurance (CADI) en est un exemple. Cette solution, proposée aux entreprises de technologie financière, réunit différents types de couverture dans une même police qui peut être adaptée aux expositions et au budget propres à une organisation.

Alors qu’ils s’efforcent d’aligner leurs programmes d’assurances sur leur appétit pour le risque, certains fonds de capital-investissement et certaines entreprises de technologie augmentent les rétentions. Certains explorent également des structures de programmes intégrés et d’autres programmes de gestion de risques non traditionnels dans le but d’optimiser leurs approches de gestion des risques pour contrer les conditions difficiles de l’assurance accidents et risques divers.

Créer de la valeur grâce à des améliorations sur le plan de la cybersécurité

Dans le contexte actuel des transactions, les fonds de capital-investissement mettent davantage l’accent sur l’identification des occasions de création de valeur au sein de leur portefeuille. Historiquement, l’assurance de la responsabilité civile des administrateurs et dirigeants était une priorité pour les fonds de capital-investissement qui cherchaient à augmenter la valeur de leur portefeuille. Toutefois, conscients des implications considérables des cybermenaces, de plus en plus de fonds de capital-investissement cherchent à améliorer la posture de cybersécurité des sociétés entrant dans la composition de leur portefeuille. Ces améliorations de la gestion des risques, qui impliquent souvent un partenariat avec des équipes d’experts-conseils en cybersécurité, peuvent également aider les fonds de capital-investissement à obtenir la couverture contre les cyberrisques nécessaire pour protéger leur investissement.

De même, les entreprises de technologie elles-mêmes mettent en place des politiques internes plus strictes en matière de cybersécurité et améliorent leur posture de cybersécurité. Ces mesures consistent notamment à investir dans des contrôles de cybersécurité, comme l’authentification multifactorielle, à élaborer des plans et des tests d’intervention en cas d’incident et à dispenser des formations de sensibilisation aux cyberrisques. Il est judicieux pour les acheteurs potentiels d’étudier les domaines comprenant ces contrôles, stratégies, mesures de gouvernance et approches de gestion des risques d’entreprise afin de protéger leurs investissements et d’améliorer leur résilience face à l’évolution des cybermenaces.

L’élaboration proactive de stratégies d’atténuation des risques axées sur les données et les analyses et la compréhension de leur propre philosophie en matière de risques peuvent aider les organisations à atténuer les risques émergents et en évolution. Pour ce faire, il est souvent nécessaire de s’associer à un conseiller qui peut aider les organisations à identifier les vulnérabilités.

Tandis que l’industrie continue d’évoluer, la gestion des risques liés aux transactions de fusion et d’acquisition dans le secteur technologique demeure primordiale. En comprenant et en atténuant ces risques, les investisseurs et les entreprises de technologie peuvent mieux naviguer dans un paysage en mutation et garder une longueur d’avance.

Nos employés

Sandeep Shenoy

Sandeep Shenoy

PEMA Canada Practice Leader

  • Canada

Matt Bassani

Matthew Bassani

Vice-président principal, responsable du développement des affaires, services de capital-investissement et de fusions et acquisitions

  • Canada

Chris Johnson

Chris Johnson

Directeur du groupe d’expertise en technologie

  • Canada

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