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Cinq risques clés auxquels font face les entreprises mondiales du secteur des aliments et des boissons

Un conflit en Europe entre deux grands exportateurs de grains, la montée en flèche des coûts énergétiques, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les événements météorologiques extrêmes ont mené à une période sans précédent pour l’industrie mondiale des aliments et des boissons.

Un conflit en Europe entre deux grands exportateurs de grains, la montée en flèche des coûts énergétiques, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les événements météorologiques extrêmes ont mené à une période sans précédent pour l’industrie mondiale des aliments et des boissons.

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les prix mondiaux des aliments ont connu une hausse record l’an dernier. Bien que l’inflation du prix des aliments semble avoir atteint un sommet, les prix des aliments demeurent un enjeu politique dans de nombreuses régions du monde, mettant ainsi les entreprises du secteur des aliments et des boissons sur la sellette.

De plus, le secteur est confronté à un certain nombre de défis internes, comme un marché des assurances beaucoup plus difficile à la suite d’une série de sinistres importants dus à des incendies, notamment aux États-Unis, en Australie et au Royaume-Uni, dont certains sont liés à un type de panneaux combustibles utilisé dans les installations de production alimentaire partout dans le monde.

Dans ces conditions de marché, les entreprises de production d’aliments et de boissons doivent prendre en compte un certain nombre de risques.

1. Panneaux en PSE

Un matériau de construction léger et bon marché, les panneaux en polystyrène expansé (PSE) sont utilisés depuis des décennies dans l’industrie des aliments et des boissons dans le monde entier en raison de leurs propriétés isolantes. Cependant, le PSE est extrêmement inflammable et a été impliqué dans un certain nombre d’incendies de forte intensité dans les usines de production alimentaire.

Les entreprises peuvent atténuer les risques associés au PSE en prenant les mesures suivantes :

  • Connaître les autres matières combustibles utilisées dans leurs processus de production d’aliments et de boissons, comme les emballages en plastique et en carton, et s’assurer que ces matières sont gardées loin des panneaux en PSE.
  • Monter les tableaux de distribution électrique loin des panneaux en PSE et sceller les panneaux exposés.
  • S’assurer qu’il y a suffisamment d’espace entre les bâtiments pour prévenir la propagation du feu.
  • Retirer les sources d’inflammation. Par exemple, il faut avoir une interdiction de fumer à proximité des bâtiments et faire preuve de la plus grande prudence lors des travaux de soudage.
  • Installer des systèmes d’extinction d’incendie, comme des détecteurs de fumée et des gicleurs.
  • Installer des panneaux d’isolation fabriqués à partir de matériaux plus résistants au feu, comme Xflam ou des panneaux en polyisocyanurate.

2. Goulots d’étranglement et problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement

Les interruptions dans la chaîne d’approvisionnement ont causé des goulots d’étranglement pour les entreprises du secteur des aliments et des boissons, surtout lorsqu’elles comptent sur un seul fournisseur ou dépendent d’un seul client. Beaucoup d’entreprises ont subi des pertes commerciales en raison des pertes commerciales de leurs fournisseurs ou de leurs clients. Les entreprises de production alimentaire qui n’ont pas été en mesure de remplacer ou de réparer rapidement des machines essentielles ont également subi des pertes.

Les entreprises devraient donc avoir un plan de continuité des activités en place qui cerne toutes les éventualités et établit comment les atténuer et les gérer en cas de catastrophe, afin que les activités puissent reprendre le plus rapidement possible. Il est également important de garder des réserves d’intrants essentiels sur place ou de savoir comment les trouver rapidement ailleurs.

3. Inflation

Selon le Fonds monétaire international, l’inflation mondiale devrait chuter de 8,8 % en 2022 à 6,6 % en 2023 et à 4,3 % en 2024. Néanmoins, les entreprises sont invitées à s’assurer que les valeurs qu’elles déclarent dans leur contrat d’assurance sont exactes. Ces valeurs doivent être évaluées chaque année, soit par Marsh ou par un tiers, de sorte qu’il y a moins de risques qu’une entreprise soit sous-assurée.

Une entreprise pourrait recevoir un paiement de réclamation réduit si la valeur de ses bâtiments, de ses usines, de son équipement et du coût des pertes d’exploitation est sous-évaluée dans un contrat d’assurance. Cependant, les taux d’inflation élevés ont rendu ces évaluations de plus en plus difficiles. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a augmenté le prix des produits de base comme l’énergie, les engrais, et les grains et les problèmes de chaîne d’approvisionnement ont contribué à une hausse du coût des matières premières utilisées dans le secteur des aliments et des boissons.

Il y a eu récemment des exemples malheureux de cas où les clients ont fait une réclamation, mais ont reçu un paiement beaucoup moins élevé que prévu, car les valeurs établies dans leurs contrats d’assurance étaient sous-évaluées.

Actuellement, la valeur des activités et des actifs des entreprises du secteur des aliments et des boissons en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni est souvent indexée de 8 à 10 %. Dans les pays où sévit l’hyperinflation, comme la Turquie, l’Inde et l’Argentine, ces valeurs sont sous-estimées dans une bien plus large mesure.

4. Entrepreneurs

Les entrepreneurs embauchés par une entreprise du secteur des aliments et des boissons peuvent présenter un risque, car ils ne connaissent généralement pas le site de l’entreprise et ne le traitent pas avec le même degré de soins qu’un employé. Des erreurs peuvent survenir si les entrepreneurs ne sont pas suffisamment formés. Fumer ou souder à proximité de panneaux inflammables sont deux erreurs courantes qui peuvent entraîner de gros incendies.

Depuis la pandémie de la COVID-19, la mobilité de la main-d’œuvre a diminué et par conséquent, des pénuries de personnel ont été observées. Les pays qui dépendent fortement du travail des migrants, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et, dans une moindre mesure, les États-Unis, ont été les plus touchés.

La réduction du personnel a entraîné une réduction du nombre de personnes disponibles pour l’entretien et la réparation de l’équipement, ce qui augmente généralement le risque d’incendie.

Afin de réduire les risques posés par un entrepreneur, les entreprises sont invitées à mettre en place un solide plan de gestion des entrepreneurs qui comprend la formation des travailleurs avant leur entrée sur le site et les permis de travail à chaud et à froid (qui autorisent le travail contrôlé dans des conditions potentiellement dangereuses). Les entreprises doivent également s’assurer que l’entrepreneur souscrit une assurance responsabilité civile générale pour garantir qu’il prendra une part de responsabilité pour le travail qu’il effectue.

5. Manque de services d’incendie locaux

De nombreuses usines sont situées dans les zones rurales, souvent loin des services de lutte contre les incendies. Il est donc essentiel qu’une entreprise s’assure que son service d’incendie local connaît bien son site, de sorte qu’en cas d’incendie, les pompiers savent exactement quels sont les secteurs de risque les plus importants et où se trouvent les bornes-fontaines.

Les entreprises australiennes de production alimentaire sont particulièrement efficaces dans leurs relations avec les services d’incendie les plus proches, réduisant ainsi leur risque de pertes importantes en cas d’incendie. Souvent, les employés de l’usine sont membres de la brigade d’incendie bénévole locale et connaissent très bien la disposition des usines. Même s’ils se trouvent à 30 minutes de route d’une usine, et qu’un incendie peut certainement se propager rapidement, ils peuvent tout de même avoir une incidence importante, car ils connaissent l’usine.

Naviguer dans un marché des assurances difficile

Atténuer ces risques et souscrire l’assurance la plus efficace pour ses besoins sont des étapes clés qu’une entreprise du secteur des aliments et des boissons peut prendre pour se protéger.

Toutefois, depuis de nombreuses années, le secteur doit composer avec un marché des assurances difficile. Il y a une demi-décennie, les tarifs se sont mis à grimper en réaction à plusieurs sinistres importants dans les usines, qui ont incité certains assureurs locaux à se retirer du secteur partout dans le monde. Les entreprises ont cherché à se couvrir sur le marché londonien, où les taux étaient nettement plus élevés, bien qu’il évolue à présent en fonction des facteurs généraux du marché.

Au cours de la dernière année, d’autres sinistres importants dans les usines ont de nouveau fait grimper les tarifs d’assurance. De plus, un renouvellement de traité le 1er janvier 2023, dans le cadre duquel certains réassureurs ont éliminé la couverture en cas de catastrophe et augmenté les rétentions, a entraîné des coûts supplémentaires pour les assureurs, que ceux-ci ont transférés aux clients.

Les entreprises du secteur des aliments et des boissons doivent consulter un courtier pour s’assurer qu’elles disposent de la couverture d’assurance la plus appropriée pour leurs besoins et qu’elles prennent toutes les mesures nécessaires pour atténuer leurs risques.

Pour en savoir plus, veuillez communiquer avec votre conseiller Marsh.

Thomas Ross

Thomas Ross

Directeur pour l’industrie des aliments et des boissons, division spécialisée en placements internationaux de Marsh

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