Skip to main content

Article

Connaissez votre valeur : comment les études d’estimation des sinistres peuvent sensibiliser aux risques et éclairer la stratégie d’assurance

Découvrez comment les études sur les pertes maximales probables évaluent les impacts financiers des pertes assurables, peuvent éclairer les stratégies d'assurance et protéger les investissements en capital.

Dans un contexte où les projets d’infrastructure continuent d’augmenter en envergure, en coût et en complexité, les principales parties prenantes des projets sont de plus en plus soucieuses de la couverture d’assurance obtenue pour leurs projets d’investissement. 

Les assureurs sont également confrontés à la hausse des coûts en capital et aux défis d’agrégation associés aux projets de construction à grande échelle, ce qui rend plus difficile l’allocation de fonds pour couvrir les pertes potentielles. En réponse, ils prennent des mesures pour atténuer leurs risques, notamment en offrant des primes plus élevées et des options de garantie réduites, ainsi qu’en étant plus sélectifs dans les projets qu’ils choisissent de souscrire.

Dans ce contexte difficile, une des façons dont les parties prenantes d’un projet peuvent mieux se positionner pour obtenir la couverture d’assurance souhaitée est de mener une étude de sinistre maximum probable, un rapport qui estime l’ampleur des pertes dans un scénario de sinistre important. Grâce à la mesure des pertes potentielles et à l’évaluation des scénarios qu’une étude de sinistre maximum probable fournit, les parties prenantes peuvent mieux comprendre les risques réels associés à leur projet afin de viser à obtenir la couverture d’assurance souhaitée. 

Cet article examine les façons dont les estimations des pertes, en particulier les études de sinistre maximum probable, sont utiles aux principales parties prenantes d’un projet, notamment en leur donnant la capacité de mesurer les répercussions financières probables des sinistres potentiels assurables, de prendre des décisions plus éclairées concernant la stratégie d’assurance et de protéger la réussite à long terme de leur investissement en capital. 

La convergence des facteurs de risque qui ont une incidence sur les projets de construction

Il y a 10 ans, les mégaprojets d’une valeur de plus d’un milliard de dollars américains étaient rares. Cependant, dans le contexte actuel, de nombreux mégaprojets dépassent facilement ce chiffre. Plusieurs facteurs sont en cause dans l’augmentation des coûts de construction.  

  • Demande. En ce qui concerne la demande, les mégaprojets sont exécutés pour stimuler l’économie et répondre aux besoins de croissance futurs. Le nombre de projets en cours de développement dans les régions métropolitaines ainsi que dans certaines régions éloignées se multiplie dans presque tous les secteurs. Cette situation crée une concurrence féroce pour les ressources nécessaires à la construction de ces projets, ce qui augmente les coûts. 
  • Offre. Du côté de l’offre, le secteur de la construction connaît une pénurie importante de main-d’œuvre, car la demande de travailleurs qualifiés dépasse l’offre disponible. 
  • Coûts. La hausse des coûts des matériaux essentiels ajoute un autre niveau de complexité au contexte actuel. Des prix plus élevés et plus volatils sur les matériaux de construction essentiels comme le bois, l’acier et le béton ont une incidence sur les marges déjà minces des entrepreneurs. Par conséquent, il est devenu de plus en plus difficile de prédire avec précision les coûts futurs et de soumissionner avec succès pour de nouveaux projets. 
  • Complexité. Les projets d’infrastructure actuels sont également plus complexes en raison des progrès réalisés en matière d’intelligence artificielle et d’analyse de données. Bien que ces progrès améliorent la fonctionnalité et l’efficacité des biens construits, ils exposent également les projets à de nouveaux risques que les assureurs et les principales parties prenantes ne prenaient peut-être pas en compte auparavant. 

Ensemble, ces conditions font en sorte qu’il est plus difficile pour les responsables de mégaprojets d’obtenir la couverture souhaitée pour leurs nouveaux projets. Pour les projets dont la valeur dépasse deux milliards de dollars américains, obtenir les montants de garantie pour couvrir cette valeur peut nécessiter plusieurs assureurs ou ne pas être possible avec les méthodes traditionnelles de transfert des risques. Lorsque le projet fait intervenir plusieurs assureurs et plusieurs zones géographiques, et en raison des directives des assureurs plus strictes, obtenir des modalités cohérentes devient un défi, une tarification fractionnée et des modalités différentes étant courantes dans ces types de situations. Les conséquences de ne pas être en mesure d’obtenir la couverture d’assurance souhaitée pour un projet pourraient entraîner des retards dans le projet ou des risques importants pour les parties prenantes du projet. 

Études d’estimation des sinistres et assurance

Les estimations des sinistres fournissent aux assureurs une valeur de référence pour un sinistre auquel ils pourraient être exposés sur un site particulier dans des conditions définies. Les assureurs considèrent ces valeurs comme des mesures importantes pour évaluer le risque associé à la souscription d’une police d’assurance de construction, ainsi que pour établir les primes et les modalités. 

Les compagnies d’assurances utilisent un éventail de données pour établir leurs diverses estimations de sinistres. Leurs méthodes d’estimation des sinistres sont généralement de nature similaire, mais elles peuvent définir les termes différemment et utiliser les mêmes initiales pour différents termes. Vous trouverez ci-dessous une liste de certains des termes les plus couramment utilisés sur le marché.

  • Amount Subject (AS) (pourcentage sujet à un même sinistre)
  • Catastrophic Loss Estimate (CAT) (estimation de sinistre catastrophique) 
  • Estimated Maximum Loss (EML) (perte maximale estimée)
  • Estimated Probable Loss (EPL) (perte probable estimée)
  • Large Loss Estimate (LLE) (estimation de sinistre important) 
  • Large Loss Event (LLE) (sinistre important) 
  • Maximum Foreseeable Loss (MFL) (estimation du sinistre maximum prévisible)
  • Maximum Possible Loss (MPL) (perte maximale possible)
  • Maximum Probable Loss (MPL) (perte maximale probable) 
  • Normal Loss Expectancy (NLE) (sinistre prévisible)
  • Possible Maximum Loss (PML) (sinistre maximum possible)
  • Probable Maximum Loss (PML) (sinistre maximum probable) 

 

La figure ci-dessus est une illustration d’une distribution potentielle des définitions d’estimation des sinistres en fonction des hypothèses sur les systèmes de protection, de la gravité et des événements potentiels. Bien que les assureurs puissent utiliser des hypothèses différentes pour la souscription, chaque niveau fournira des renseignements précieux pour une utilisation particulière. Le sinistre maximum probable est le paramètre le plus fréquent et le plus pertinent pris en compte par les compagnies d’assurances lors de l’évaluation de grands projets de construction civile.

Le sinistre maximum probable est défini comme une estimation financière du plus important sinistre matériel qui pourrait raisonnablement survenir après un seul événement. Ces événements peuvent comprendre des catastrophes naturelles ou des incidents structurels comme un incendie, une inondation, des sédiments et un effondrement. La plupart des estimations tiennent compte de la valeur des biens, ainsi que des facteurs de risque uniques comme l’emplacement, les matériaux de construction, l’état du sol et les mesures existantes de prévention des sinistres.  

Au-delà des dommages matériels directs, les valeurs prises en compte pour l’évaluation du sinistre maximum probable comprennent généralement des éléments temporels et des coûts indirects, comme les frais de relance, les dépenses courantes et les coûts de gestion de projet. L’estimation peut également tenir compte des retards dans le démarrage des travaux et des dépenses liées aux pertes d’exploitation. Le sinistre maximum probable est habituellement exprimé en dollars, mais il peut aussi être un pourcentage de la valeur totale d’un bien.

La distinction entre le sinistre maximum probable et le sinistre maximum prévisible

Les études de sinistre maximum probable et de sinistre maximum prévisible sont couramment utilisées par les ingénieurs en gestion des risques portant sur les biens et les souscripteurs d’assurance et ces deux types d’études estiment le sinistre maximum matériel qui pourrait survenir en raison d’un événement considéré comme étant probable. Toutefois, ces études diffèrent les unes des autres en ce qui concerne la gravité et la probabilité. Bien que les études de sinistre maximum probable supposent généralement que les facteurs d’atténuation seront partiellement altérés ou retardés, les études de sinistre maximum prévisible vont un peu plus loin, en supposant que les mesures de protection en place ne permettront pas d’offrir une protection. Pour cette raison, une étude de sinistre maximum prévisible a tendance à donner un sinistre prévisible beaucoup plus élevé qui tient compte des pertes financières plus importantes.  

Pour les parties prenantes des mégaprojets, une étude de sinistre maximum probable est un point de départ essentiel qui leur permet de mieux comprendre les risques probables et d’établir les stratégies d’assurance appropriées. La plupart des assureurs de construction considèrent que les études de sinistre maximum probable sont suffisantes pour satisfaire leurs paramètres internes utilisés pour identifier et quantifier les risques. 

Si une partie prenante souhaite adopter une approche plus conservatrice, connaître le sinistre maximum prévisible peut être utile. Cependant, l’utilité d’une étude de sinistre maximum prévisible peut varier pour le placement de projets de construction. Dans certains cas, les études de sinistre maximum prévisible produiront des chiffres très proches de la valeur assurable totale du projet de construction. Les définitions du pire scénario pouvant déclencher le sinistre maximum prévisible peuvent être subjectives et comprendre des événements très peu probables ou des combinaisons de plusieurs événements graves. Ces attributs doivent être pris en compte pour comprendre l’utilisation prévue de l’étude de sinistre et ses avantages potentiels en tant qu’outil de gestion des risques. 

Les avantages d’entreprendre une étude de sinistre maximum probable

Les assureurs ont souvent besoin de renseignements clés pour mieux comprendre les risques et les sinistres potentiels associés aux projets de grande envergure que les responsables de projets tentent de placer par l’intermédiaire de leur courtier mandaté. Les assureurs mènent donc leur propre étude de sinistre maximum probable dans le cadre de laquelle ils calculeront les pertes potentielles et transmettront l’information au responsable du projet. 

Ces évaluations ont tendance à être de nature conservatrice, et les assureurs effectuent souvent ces analyses avec des renseignements limités ou incomplets, ce qui peut donner lieu à une opinion conçue pour protéger l’assureur.  De plus, le responsable du projet peut avoir une compréhension limitée de la façon dont l’assureur est arrivé à un chiffre ou des hypothèses que l’assureur a utilisées pour le calculer. La valeur du sinistre maximum probable de l’assureur est parfois communiquée simplement sous forme de chiffre en dollars sans explication.

Dans le marché des assurances actuel, où la capacité de souscription des mégaprojets est limitée,  trouver deux ou trois assureurs pour assurer un mégaprojet avec des valeurs et des montants de garantie qui dépassent deux milliards de dollars américains peut s’avérer difficile. Chaque assureur entreprendra sa propre étude de sinistre maximum probable et déterminera ainsi son propre niveau de capacité ainsi que ses propres modalités. 

De plus, les assureurs ne sont parfois pas en mesure d’assurer la pleine valeur estimée de relance d’un projet. Au lieu de cela, ils proposeront de définir un montant de garantie au premier risque, une valeur inférieure destinée à couvrir la valeur totale des biens réellement exposés à des dommages lors d’un seul sinistre. Ce montant correspond à l’étendue des obligations en matière de couverture de l’assureur. 

Les études de sinistre maximum probable sont l’un des principaux facteurs qui aident à déterminer un montant de garantie au premier risque approprié. Tout comme pour les études elles-mêmes, les assureurs peuvent donner peu de renseignements sur la façon dont ils ont décidé de cette valeur. Les responsables de projet peuvent involontairement exercer des activités en dehors de leur seuil de tolérance au risque. 

Pour résoudre ce problème complexe, les parties prenantes d’un projet devraient envisager d’obtenir une étude de sinistre maximum probable menée par une équipe de conseillers en gestion des risques qualifiée. Ces études offrent aux responsables de projet, aux développeurs et aux entrepreneurs des estimations de pertes financières beaucoup plus détaillées que celles que les assureurs fournissent habituellement. Grâce à une étude exhaustive et impartiale, les parties prenantes auront une meilleure compréhension de leurs pertes potentielles et des montants de garantie souhaités avant d’examiner leurs options de garantie auprès des assureurs. 

Ainsi, les parties prenantes du projet peuvent être rassurées de savoir que si un montant de garantie au premier risque est nécessaire en raison des contraintes du marché, le montant de garantie obtenu est appuyé par une étude exhaustive. De plus, en établissant un montant de garantie au premier risque, plusieurs assureurs peuvent offrir des modalités un peu plus intéressantes, car il est moins probable qu’ils soient poussés au-delà de leur niveau de confort ou de leur capacité. 

Une étude de sinistre maximum probable permet aux responsables de projet de communiquer un message clair et ciblé au marché des assurances concernant les risques associés à leur projet d’investissement. Elle peut fournir un point de référence pour établir la valeur optimale de couverture. De plus, elle peut être utilisée comme outil de négociation si l’assureur mène une étude de sinistre probable qui produit un résultat différent.

Avantages au-delà de l’assurance

Une étude de sinistre maximum probable réalisée par des conseillers en gestion des risques qualifiés offre également des avantages potentiels autres que ceux liés à l’assurance. Certains de ces avantages sont expliqués ci-dessous.

  • Une évaluation complète des répercussions financières des risques : Une étude de sinistre maximum probable offre aux parties prenantes du projet une compréhension plus approfondie et une quantification estimée des pertes potentielles en termes financiers, ainsi qu’une analyse initiale des risques associés.
  • Un aperçu détaillé du projet : Une étude de sinistre maximum probable robuste présente tous les renseignements pertinents au sujet du projet, y compris le type de projet, les étapes proposées, les estimations de coûts, les matériaux, la faisabilité et la portée, ainsi que les protections contre les risques mises en place. Ces renseignements détaillés aident toutes les parties prenantes clés à avoir une image claire commune du profil de risque du projet.
  • Meilleure collaboration entre les parties prenantes concernées : La réalisation d’une étude de sinistre maximum probable permet de combler le fossé entre les fonctions de gestion des risques et les bureaux de développement de projets, en incitant les deux parties à réfléchir de manière critique à l’incidence des risques, plutôt que d’en faire un effort cloisonné réservé aux gestionnaires de risques seulement. Cette collaboration contribue à l’intégration des stratégies de gestion des risques aux processus de planification et d’exécution du projet, ce qui permet une atténuation globale des risques plus efficace.

Conclusion

Pour les responsables de mégaprojets, une étude de sinistre maximum probable efficace est un tremplin essentiel pour obtenir une couverture d’assurance. À mesure que les projets de construction continuent de croître en envergure et en complexité, les responsables de projet doivent évaluer leur profil de risque et les assureurs doivent comprendre les risques qu’ils couvrent. 

En joignant une étude de sinistre maximum probable détaillée à leur demande d’assurance, les parties prenantes du projet peuvent se démarquer des autres assurés en démontrant une meilleure qualité de risques aux assureurs. Bien que les assureurs choisissent toujours de mener leurs propres études de sinistre maximum probable, fournir une étude de sinistre maximum probable peut aider les parties prenantes du projet à obtenir une plus grande capacité et de meilleures modalités.

Marsh Services-conseils offre une approche systématique et précise des études de sinistre maximum probable pour les projets de construction. Notre équipe de conseillers en évaluation stratégique des risques en assurance de biens comprend des experts en protection contre les incendies, en projets complexes à l’échelle mondiale, en livraison de projets et en gestion de projets et de construction pour soutenir les développeurs et favoriser la résilience de leurs projets. 

Grâce à nos décennies d’expérience dans des projets de grande envergure à l’échelle mondiale, nous sommes particulièrement bien placés pour vous aider à gérer les risques à l’échelle mondiale, à protéger vos entreprises contre les pertes potentielles et à obtenir la couverture d’assurance souhaitée. En fournissant aux responsables de projet, aux développeurs et aux entrepreneurs des estimations détaillées des pertes financières, notre équipe les aide à adapter efficacement les renseignements fournis au marché des assurances.

Pour en savoir plus, adressez-vous à votre représentant de Marsh.  

 Nos employés

Jose Gamez

Jose Gamez

Vice-président principal, Services-conseils en construction, Marsh Services-conseils

  • Canada

Aimee Lewis

Aimee Lewis

Vice-présidente principale, Groupe d’expertise national Construction et Cautionnements

  • Canada

Renseignements pertinents