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Trois facteurs de risque technologique à prendre en compte en 2024 et au-delà

L’industrie technologique est à un point d’inflexion crucial, tant au Canada qu’à l’échelle mondiale. L’intégration rapide des nouvelles technologies numériques, en particulier l’intelligence artificielle (IA) et l’automatisation, a transformé la façon dont les entreprises déploient des solutions, intègrent des gains d’efficacité dans leurs processus et évoluent.

L’industrie technologique est à un point d’inflexion crucial, tant au Canada qu’à l’échelle mondiale. L’intégration rapide des nouvelles technologies numériques, en particulier l’intelligence artificielle (IA) et l’automatisation, a transformé la façon dont les entreprises déploient des solutions, intègrent des gains d’efficacité dans leurs processus et évoluent. Les outils et les solutions basés sur l’IA filtrent et s’intègrent désormais dans toutes les facettes de l’entreprise, des ventes au service à la clientèle en passant par le codage, la création de contenu, la sécurité et la veille économique.

Alors que les entreprises technologiques continuent d’adopter de nouveaux outils dans un esprit d’innovation, elles doivent également tenir compte de l’exposition accrue aux risques qui les accompagne, notamment en raison d’une augmentation de la vulnérabilité en matière de cybersécurité et d’un environnement réglementaire en constante évolution. Alors que la technologie numérique transformatrice est sous les feux de la rampe, les entreprises ne peuvent pas non plus se permettre de négliger le paysage des risques existants, marqué par une incertitude économique permanente et une foule de risques liés aux personnes.

Nous présentons ici trois facteurs de risque que les entreprises technologiques et les dirigeants d’entreprise doivent garder à l’esprit lors des discussions sur la gestion des risques en 2024 et au-delà.

1.     Les cyberrisques et les environnements réglementaires évoluent avec les nouvelles technologies

Avec près de trois quarts des sociétés ayant adopté l’IA d’une manière ou d’une autre, il est évident que l’IA a déjà transformé les activités commerciales et révélé des occasions intéressantes d’efficacité, d’expérience utilisateur et d’agilité. Le succès de l’IA coïncide avec d’autres avancées technologiques importantes, notamment l’évolution de l’Internet des objets (IdO) et l’amélioration du traitement des données grâce à l’informatique quantique. Les progrès se font en temps réel, ce qui signifie que l’on ne connaît pas encore toutes les capacités de ces technologies. Cependant, il est clair que l’IA a déjà entraîné un changement de paradigme important et qu’elle continuera de façonner l’avenir du travail. Loin d’être un simple nouvel outil, l’IA a créé un avant et un après pour la société dans son ensemble.

Bien qu’il s’agisse d’une évolution essentiellement positive, les entreprises technologiques doivent prêter attention aux risques qui accompagnent l’innovation. Parmi les risques les plus urgents liés à l’IA, on retrouve la diffusion d’informations fausses et la désinformation, désignées comme le risque mondial le plus grave prévu pour les deux prochaines années dans le rapport sur les risques mondiaux de 2024.

D’une région à l’autre, il est également essentiel de respecter les nouvelles réglementations en matière de cybersécurité et de sécurité des données. En 2022, le Canada a présenté le projet de loi C-27, y compris la Loi sur l’intelligence artificielle et les données (LIAD), afin de garantir la sécurité de la conception, du développement et de l’utilisation des systèmes d’IA dans la région, ainsi que des contrôles appropriés des données. Le projet de loi C-27 est une étape importante vers une compréhension fédéralisée de la bonne gouvernance des données. 

Le projet de loi est actuellement examiné par la Chambre des communes et devrait être adopté au cours de l’année prochaine. Une fois en vigueur, il s’agira de la législation la plus stricte en matière de contrôle des données jamais élaborée dans le pays. Des lois similaires sont en cours d’élaboration dans la plupart des pays développés, et les entreprises devront se conformer à chaque ensemble de règles individuelles si elles souhaitent exercer leurs activités dans ces pays.

À l’avenir, les entreprises technologiques doivent rester informées et attentives à toute nouvelle législation ou modification afin de continuer à mettre en œuvre les pratiques exemplaires en matière de confidentialité et de sécurité des données et de minimiser les risques de non-conformité.

2.     L’incertitude économique continue d’avoir une incidence sur le comportement et les besoins des clients

La crise du coût de la vie et l’inflation restent des défis importants au niveau mondial en 2024, selon le Rapport sur les risques mondiaux. Pour répondre aux besoins changeants des clients, les entreprises technologiques doivent réfléchir de manière stratégique à la façon dont les besoins des clients évoluent et à ce qu’elles peuvent faire pour mieux y répondre.

Par exemple, les entreprises de logiciels continuent d’observer une évolution des préférences des clients vers des modèles d’abonnement et des services personnalisables. Cette évolution est encore exacerbée par les contraintes économiques croissantes et la diminution des dépenses des clients. De même, les clients ne se satisfont plus de solutions prêtes à l’emploi. Ils recherchent plutôt des solutions plus adaptables et personnalisées qui répondent à leurs besoins uniques, ce qui donne lieu à des modèles de service à la carte.

De plus, la pandémie de COVID-19 a accéléré la transformation numérique de nombreuses entreprises traditionnelles, entraînant une poussée de croissance rapide et une augmentation des flux de trésorerie. Aujourd’hui, en grande partie à l’opposé de ce boum numérique, l’incertitude économique récente a forcé les entreprises à réévaluer leurs paris stratégiques et à affecter leurs ressources plus efficacement. L’agilité est devenue une priorité, les entreprises s’efforçant d’être à la fois d’être légères et souples pour atteindre leurs objectifs critiques.

3.     Attirer et retenir les talents est un objectif de croissance nécessaire

La main-d’œuvre technologique canadienne continue de croître, avec plus de 150 000 nouveaux emplois entre 2020 et 2023, soit une augmentation de 15,7 % et une croissance supérieure à celle des États-Unis (11,4 %), 5 des 20 principaux marchés technologiques nord-américains se trouvant maintenant au Canada pour la première fois*.

* Source : https://www.cbre.com/insights/books/scoring-tech-talent-2023

Attirer et retenir des talents hautement qualifiés demeure une priorité essentielle dans le climat économique incertain d’aujourd’hui, en particulier pour les entreprises technologiques aux prises avec des budgets réduits et des marges plus étroites. La main-d’œuvre qualifiée dans les domaines émergents comme l’IA, l’informatique quantique et la cybersécurité est très demandée, mais l’offre est de plus en plus limitée, ce qui oblige les entreprises technologiques à repenser leurs stratégies de recrutement et de rétention. Des facteurs tels que la hausse du coût de la vie, les capitaux limités des entreprises et la concurrence des grandes entreprises et des innovateurs rendent difficiles l’attraction et la rétention des bonnes personnes.

Pour les entreprises basées au Canada, il est particulièrement important d’améliorer le recrutement et la rétention, car l’attrait pour les occasions aux États-Unis et les processus d’embauche multinationaux peuvent réduire davantage le bassin de candidats disponibles.

Pour atténuer l’incidence de la pénurie de main-d’œuvre, les entreprises technologiques doivent prioriser l’équilibre travail-vie personnelle et adapter les programmes de rémunération en fonction des objectifs individuels en matière de style de vie. Il est également important de créer un environnement de travail équitable et inclusif qui réponde aux préoccupations uniques des employés et les incite à rester. Pour atteindre les objectifs stratégiques et de croissance au niveau de l’organisation, il faut commencer par attirer et retenir les personnes qui en sont le moteur.

Garder une longueur d’avance

Aucune personne ou entreprise ne peut prédire l’avenir avec une certitude absolue. Cependant, les dirigeants peuvent rester agiles et s’adapter en comprenant les risques technologiques qui ont une incidence sur leurs activités à l’échelle régionale et mondiale. En restant attentives à la variété des risques liés aux environnements réglementaires, aux changements du marché et aux personnes, les entreprises peuvent mieux se positionner pour mettre en œuvre des solutions significatives qui favorisent la résilience à long terme.

           

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Chris Johnson

Chris Johnson

Directeur du groupe d’expertise en technologie

  • Canada