La communauté des investisseurs tient compte des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) depuis un certain temps déjà, et le fait que les assureurs y accordent eux aussi de plus en plus d’importance contribue à accélérer la transformation du paysage de l’assurance. Par conséquent, les entreprises qui exercent leurs activités dans des secteurs à forte émission de carbone ou dans d’autres secteurs connexes doivent affronter des conditions de marché difficiles pour obtenir une assurance rentable et durable.
Initiative des Principes pour une assurance responsable du Programme des Nations Unies pour l’Environnement
En juin 2020, nous avons vu le lancement du premier guide à propos des facteurs ESG pour l’industrie mondiale de l’assurance développé par l’initiative des Principes pour une assurance durable du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, « Managing environmental, social and governance risks in non-life insurance business (Gestion des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance dans les entreprises d’assurance non-vie) ».
L’initiative pour une assurance durable repose sur quatre grands principes :
- Intégrer les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance dans le processus de prise de décision.
- Collaborer avec des clients et des partenaires pour les sensibiliser aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance, et les inciter à mieux maîtriser les risques et à développer des solutions.
- Coopérer avec les gouvernements, les régulateurs et les autres parties prenantes pour promouvoir au sein de la société une action globale répondant à ses enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance.
- Rendre compte de l’application des Principes et faire preuve de transparence en publiant régulièrement l’état d’avancement de leur mise en œuvre.
L’objectif de ces principes est de fournir une aspiration commune et un cadre mondial pour que le secteur de l’assurance puisse gérer les problèmes liés aux facteurs ESG en ce qui concerne l’évaluation des risques et la souscription d’assurance.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une norme officielle, le guide est destiné à servir d’outil aux souscripteurs afin de tenir compte des facteurs ESG dans le contexte de leur modèle opérationnel, de leurs secteurs d’activité propres, de leur taille et de leur portée géographique.
Le guide couvre les huit domaines suivants sur lesquels les souscripteurs devraient se pencher :
- élaborer une approche liée aux facteurs ESG;
- établir un appétit envers les risques liés aux facteurs ESG;
- intégrer les enjeux liés aux facteurs ESG au sein de l’organisation;
- établir les rôles et les responsabilités concernant les enjeux liés aux facteurs SEG;
- transmettre les risques liés aux facteurs ESG aux décideurs;
- détecter et analyser les risques associés aux facteurs ESG;
- prendre des décisions sur les risques liés aux facteurs ESG.
Il sera intéressant de voir si ce document mène à une harmonisation ou à une uniformisation dans l’approche des facteurs ESG au moment de la souscription, pour remplacer les approches variées ou ponctuelles que nous constatons jusqu’à maintenant.
Facteurs ESG à prendre en compte
Bien que certains assureurs aient annoncé publiquement leur position à l’égard de certains secteurs d’activité, bon nombre ont adopté une approche plus sélective en choisissant, au cas par cas, les entreprises qu’ils continueront d’assurer. Étant donné l’évolution du marché, les assurés devraient faire preuve de proactivité en indiquant quelles mesures ils ont prises pour gérer les questions liées aux facteurs ESG dans le cadre de leur soumission aux assureurs. Ces mesures portent notamment sur ces trois aspects :