Par George Fan ,
Vice-président et consultant principal en prévention des sinistres, Marsh Services-conseils
01/26/2023 · Lecture de 5 minutes
Au Canada, les inondations représentent la catastrophe naturelle la plus courante et la plus coûteuse. Malgré leur fréquence, les entreprises ne tiennent souvent pas compte des risques d’inondation lorsqu’elles mettent au point leurs pratiques de gestion des risques d’entreprise. Cet oubli peut s’avérer une erreur dévastatrice, car les inondations causent chaque année des dommages d’une valeur d’environ 1,5 milliard de dollars aux ménages, aux biens et aux infrastructures au Canada.
Dans cet article, le premier d’une série de trois articles sur les inondations au Canada, nous décrirons les principaux types d’inondations et les principales techniques d’atténuation des risques d’inondation.
Les inondations sont définies comme un débordement d’eau sur le sol; toutefois, tous les types d’inondation ne sont pas égaux. Vous trouverez ci-dessous les types d’inondation les plus courants.
Aussi connues sous le nom d’inondations fluviales, les inondations riveraines se produisent lorsque l’eau déborde des berges d’une rivière, d’un ruisseau ou d’un cours d’eau, comme dans le cas des inondations qui ont eu lieu dans le sud de l’Alberta en 2013. Les inondations riveraines sont généralement causées par de fortes précipitations et parfois par la fonte de neige ou de glace. C’est ce qu’on appelle également la crue des eaux. Généralement, les prévisions météorologiques permettent de déterminer à l’avance si des inondations riveraines risquent d’avoir lieu dans quelques semaines ou quelques mois. Les inondations riveraines peuvent durer de quelques jours à un mois, selon la taille du bassin hydrographique.
Les inondations de Fort McMurray en 2020 sont un exemple extrême d’inondation riveraine. Elles ont été causées par un embâcle, une obstruction provoquée par un amas de glace qui donne lieu à des inondations en amont de l’embâcle. Si l’embâcle cède, cela peut également provoquer des inondations en aval de l’embâcle. Les inondations riveraines causées par un embâcle sont beaucoup moins prévisibles et souvent plus destructrices.
Une inondation pluviale survient lorsqu’une tempête provoque des inondations dues à de fortes pluies, indépendantes du débordement d’un plan d’eau. Des facteurs tels que la quantité et le moment des précipitations, les conditions de la terre et du sol et les infrastructures de drainage naturelles et artificielles influencent grandement la possibilité d’une inondation pluviale. Les inondations pluviales sont moins prévisibles que les autres types d’inondations et ont un délai d’avertissement beaucoup plus court. Lorsque l’inondation commence dans les trois à six heures suivant une forte pluie, elle peut entraîner une crue soudaine. Même si ces tempêtes ne durent que quelques heures, elles peuvent laisser derrière elles des dommages catastrophiques, comme à Toronto en 2013.
Les inondations côtières se produisent lorsqu’un volume d’eau plus important que celui prévu par la marée astronomique est poussé vers les rives par des vents forts. Bien qu’elles soient généralement associées aux océans, les inondations côtières peuvent également se produire le long des rives d’un lac. Les inondations côtières sont influencées par de nombreux facteurs, comme l’intensité, la vitesse, la taille et l’angle d’approche de la tempête en plus des caractéristiques côtières, comme les baies et les estuaires, ainsi que la largeur et l’inclinaison du plateau continental. Les inondations côtières sont un peu plus prévisibles que les inondations pluviales. Les risques d’inondation côtière peuvent être détectés au moins quelques jours à l’avance en fonction des prévisions relatives aux tempêtes et aux marées. Elles durent généralement quelques heures et rarement plus d’un jour après la tempête.
Les tsunamis sont un exemple extrême d’inondation côtière. De plus, au cours des prochaines décennies, l’élévation du niveau de la mer pourrait exacerber les inondations côtières.
Bien que les types d’inondation décrits ci-dessus puissent se produire isolément, ils peuvent également se produire simultanément, ce qui aggrave leurs effets. Par exemple, la gravité des inondations causées par la crue des eaux dépend en grande partie de la vitesse à laquelle la neige et la glace fondent. En plus du risque d’inondation pluviale, les précipitations peuvent accélérer considérablement le processus de fonte, ce qui peut rapidement faire déborder les rivières et les ruisseaux. De même, les débris ou les accumulations de glace le long des goulets naturels ou artificiels, comme les ponts ou les ponceaux, peuvent bloquer le flux naturel de l’eau, ce qui entraîne des niveaux d’inondation plus élevés.
L’état du sol et de la terre et l’urbanisation peuvent également jouer un rôle. Si le sol est gelé, les eaux de fonte ne peuvent pas facilement pénétrer dans le sol et deviennent plutôt des ruissellements qui s’écoulent directement dans les plans d’eau à proximité. Les zones urbaines qui comptent de nombreuses surfaces imperméables comme le béton et l’asphalte doivent avoir des systèmes de drainage bien conçus pour éviter l’écoulement excessif. Les fortes tempêtes peuvent surcharger ces systèmes, faisant en sorte que l’eau de pluie s’accumule au lieu de s’écouler.
Selon Sécurité publique Canada, pour chaque dollar investi dans des mesures d’atténuation des risques d’inondation, on peut économiser entre 7 $ et 10 $ sur les coûts de rétablissement après une catastrophe. De plus, la mise en place de mesures appropriées pourrait réduire le temps d’interruption de vos activités causé par l’inondation.
Les stratégies de protection contre les inondations les plus fiables sont des mesures physiques permanentes qui nécessiteront une intervention humaine minimale. Ces stratégies peuvent comprendre :
Les dispositifs temporaires de protection contre les inondations, comme les murs portatifs ou les sacs de sable, peuvent aider, mais présentent certains inconvénients. Bien qu’ils soient généralement plus abordables et moins visuellement désagréables que les mesures permanentes, ces dispositifs nécessitent une intervention humaine pour leur déploiement et peuvent être difficiles à installer selon la nature de l’inondation. Pour une inondation dont le délai d’avertissement est très court, vous pourriez ne pas avoir suffisamment de temps pour déployer des dispositifs de protection temporaires. De plus, l’intervention humaine rend ces dispositifs vulnérables aux erreurs humaines, ce qui peut entraîner des dommages corporels en plus des dommages causés par les inondations.
Afin d’évaluer avec précision les dommages potentiels et de déterminer les techniques d’atténuation appropriées, il est essentiel de comprendre les scénarios d’inondation les plus susceptibles d’affecter vos locaux et de savoir quelles zones sont les plus vulnérables. Les conseillers en gestion de risques peuvent vous aider à évaluer vos risques d’inondation actuels et vous fournir des conseils sur l’atténuation des risques d’inondation potentiels. Ils peuvent vous aider à créer des plans d’action pour avant, pendant et après l’inondation qui sont spécifiques aux besoins de vos installations. De façon plus générale, un plan d’atténuation des inondations devrait tenir compte des mesures suivantes :
Dans un marché de l’assurance où les perspectives sur les risques de catastrophe changent, il est impératif de prendre une longueur d’avance et d’atténuer le risque d’inondation avant qu’il ne se produise. Pour en savoir plus sur la façon dont les consultants en prévention des sinistres peuvent vous aider à mieux comprendre les risques d’inondation de votre société et à élaborer vos stratégies d’atténuation des risques, communiquez avec votre représentant Marsh.
Dans notre prochain article, nous examinerons les stratégies d’adaptation aux inondations liées aux changements climatiques.
Vice-président et consultant principal en prévention des sinistres, Marsh Services-conseils